Au fond d’une mine de sel sur un lac d’Autriche se niche un trésor insolite. Un céramiste y stocke une collection de plaques sur lesquelles il a synthétisé tout le savoir humain – les contributions de particulier·ères sont encouragées. Une façon peu orthodoxe de faire mémoire ? Et si la mémoire elle-même était une science fantaisiste ? Le tandem d’artistes Marianne Ségol et Marcus Lindeen a enquêté sur nos désirs de postérité à travers un dispositif où la fiction et le réel se côtoient. Au programme : dessiner les contours d’un patrimoine et matrimoine immatériels de l’humanité et déterminer qui peut s’arroger le droit de les transmettre, éthiquement ou non. Sur une scène-forum, dans une proximité rare avec le public, provoquant une écoute active et un partage profond des questionnements mis en jeu, un quatuor de performeur·euses incarne trois expériences de la mémoire : un homme sujet régulièrement à des amnésies totales, accompagné de sa femme, un chercheur militant pour l’inclusion queer dans l’histoire et ce fameux céramiste autrichien dont les archives sont à consulter au plateau. Un bout de société qui se demande comment faire histoire commune – quitte, peut-être, à jouer avec la vérité ?