Oiseau, prostituée, ou attitude – celle de passer d’une chose à une autre sans chercher de cohérence ? Le sens du terme créole « guintche » est multiple, comme chaque mouvement de l’artiste cap-verdienne. Loin d’effrayer l’artiste fantasque, la polysémie du parler créole lui inspire des métamorphoses fiévreuses. Lèvres rouges et eye-liner outrancier, en costume de gymnaste et plumes violettes autour de la taille, Marlene Monteiro Freitas aime les paradoxes. Si les mouvements des hanches sont frénétiques, que les mains gantées s’agitent comme celles d’un mime ou les jambes comme les pattes d’un oiseau, c’est surtout le visage qui danse, enchaînant les moues et les rictus. Comme un jazzman, sur le flow de deux batteries jouées en live par les musiciens Henri « Cookie » Lesguillier et Simon Lacouture, l’artiste invente une chorégraphie carnavalesque repoussant les limites du grotesque. Et s’il y avait du beau dans le ridicule ? Mieux encore, et s’il y avait de la puissance ?